Bertrand PHILIBERT fait sa rentrée à la galerie Lèvêque
La symbiose entre deux organismes vivants que sont l’homme et la nature est au cœur du travail pictural de l’artiste Bertrand Philibert, qui collabore avec le tanin du bois pour proposer des œuvres uniques
C’est la rentrée au sein de la galerie Sophie Lévêque. Tous les artistes ont enfilé leur plus belle blouse et rempli leur trousse de l’indispensable matériel de création. Au premier rang de cette
photo de classe 2024-2025, on retrouve le peintre Bertrand Philibert.
Son passage sur les bancs d’une école de biologie lui a offert une sensibilité toute particulière quant au vivant et à la symbiose entre l’homme et la nature.
Passionné par le bois, il va tout d’abord mettre le talent de ses mains au service du travail de ce noble matériau. Avant d’entamer un virage purement artistique dont l’élément naturel va devenir
son support pictural privilégié. Ainsi, le bambou, le hêtre, le bois blanc comme le peuplier et le bouleau, ainsi que le chêne, se posent comme le théâtre vivant des élans de l’artiste. Des élans
riches d’une infinie palette de bleus au cœur desquels se dessinent sentiers de traverse, vaisseaux sanguins, connexions neuronales comme autant de chemins des possibles.
La texture du bois comme partenaire
Car l’artiste ne peint pas mais teint ses bois, laissant ainsi les nervures et autres aspérités naturelles vivre par transparence. Donnant ici, par cette courbe sinusoïdale, une poussée toute
particulière à cet homme accroché à la ficelle de son ballon, tout comme au saut de ce skateur, et à ce paysage urbain contemplé au loin par deux hommes, une véritable profondeur. «
Les fibres se lèvent quand on les mouille », souligne Bertrand Philibert, « le bois devient un partenaire. »
Un partenaire qu’il sait néanmoins délaisser parfois. Au profit de la toile. Un support mou et orthonormé qui va offrir une autre trame. Plus graphique, quasi informatique. Une matrice sur
laquelle, tel un calligraphe, le peintre va apposer ses centaines d’empreintes uniques au pinceau plat. « En une seule touche ! »
Une approche de physicien tant son univers se meut soudainement du classique au quantique, avec toutes intrications et propriétés spécifiques qui en découlent. Mais aussi une approche de
sociologue, « chaque touche représentant pour moi un degré d’activité humaine, quelle qu’elle soit ! » Un bouillonnement humain qui émerge d’une mégapole vue du ciel.
Richard RASPEE
Journaliste - L’Est Républicain - septembre 2024
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